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Au temps de Jésus, le Messie était attendu, espéré, désiré. Pendant ce temps de l'Avent, il est bon de vivre dans cette impatience de la venue du Christ, car effectivement, le Christ peut venir d'un moment à l'autre.
Bien sûr, le Seigneur est déjà venu une première fois, il y a près de 2000 ans, dans la pauvreté de la crèche, dans l'humilité d'une vie humaine. II nous a révélé le vrai visage de Dieu. II nous a apporté la libération véritable en permettant de retrouver la communion qui apaise nos cœurs et établit la paix entre les hommes : la communion avec Dieu. De cette venue dans la chair que la foi confesse, nous faisons mémoire, le 25 décembre.
Bien sur, le Seigneur viendra une dernière fois, à la fin des temps, dans la splendeur de sa lumière, dans la gloire de sa victoire sur la mort. II nous révélera la vérité de notre vie. II nous apportera l'unité profonde, spirituelle, de notre être tout entier - esprit, âme et corps - et de l'humanité toute entière - de l'Orient à l'Occident. Pour cette venue dans la gloire que l'espérance attend, nous patienterons jusqu'à la fin du monde.
Mais entre ces deux venues, il en est une troisième qui n'attend pas : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe dit le Seigneur, si quelqu'un entend ma voix, s'il m'ouvre, j'entrerai chez lui, je prendrais mon repas avec lui et lui avec moi» ! (Apocalypse 3,20) Oui, le Christ est prêt à venir ! Gardons le cœur ouvert ! « II est prêt à venir à nous de nouveau, à toute heure et à tout instant, pour habiter spirituellement dans nos cœurs avec l'abondance de ses grâces » (St Charles Borromée). Cette venue dont la charité est la clef, nous la désirons impatiemment pour nous même et pour les autres.
Pour celui qui le reçoit, ce Noël dans le cœur n'est pas un privilège mais un cadeau à partager. Car, partout où des hommes sont seuls, partout où des jeunes perdent le goût de vivre, ce Cadeau de Dieu peut changer une vie. N'est-ce pas un grand scandale que le monde sache si bien ce que les chrétiens refusent et condamnent, et qu'il connaisse si peu, parce que souvent nous le taisons, Celui que notre cœur aime et qui est la Vie du monde ?
Ce monde meurt de solitude, offrons lui Jésus-Christ, le secret de la fraternité.
Ce monde meurt de division de toutes sortes, proposons Jésus-Christ, le secret de la communion.
Ce monde meurt d'amasser des biens qui ne rassasient pas, présentons lui Jésus-Christ, le Pain vivant.
Attention de ne pas nous trouver en flagrant délit de non assistance à monde en danger. Distribuons Jésus- Christ, bonheur pour tous les hommes, même pour ceux qui ne semblent pas l'attendre.
Comment cela? Par des rencontres toutes humaines, par des paroles et des attitudes toutes simples. Mais il y a urgence ! Lorsque j'étais à Roanne, à la veille de la confirmation de lycéens, je leur demande : « Si vous n'étiez pas baptisés, le demanderiez vous ? » Le premier à répondre, Loïc, répond tout de suite "NON" ! Je lui demande pourquoi, et il me répond : « Ben, je ne suis pas meilleur que mes copains qui ne croient pas en Dieu. Si je n'avais pas été baptisé, je ne serais pas allé au caté, à l'aumônerie, et je ne connaîtrais de Jésus que ce qu'en disent les médias, et franchement, cela ne fait pas envie" ! »
De même, aux Labos de la foi, Jean Guilhem Xerri, président de aux captifs la libération racontait qu'à "Chrétiens à l'écoute", il reçoit une nuit l'appel d'un jeune qui lui dit : "J'ai 21 ans, je vis dans la rue où je me prostitue. Or, je suis tombé sur un livre qui explique que Dieu est Père plein de bonté et qu'il nous aime tous. Je voudrais savoir si c'est vrai. Parce que si c'est faux, vous êtes des salauds de le faire croire. Et si c'est vrai, vous êtes encore plus des salauds de ne pas me l'avoir dit plus tôt ! »
Il n'y a pas d'âge pour s'inscrire comme missionnaire du 8 décembre et offrir le cadeau de Noël toujours disponible : le désir de Dieu de nous rencontrer. II n'y a pas d'âge pour inviter à la Messe de Noël, si propre à redonner espérance et paix à toutes les familles, à tous les hommes. II n'y a pas d'âge... mais ne tardons pas... Dieu est en attente !
décembre 2011 - P. Étienne Guibert