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Dans son dernier livre, intitulé L’enfance de Jésus, Benoît XVI nous fait goûter les fruits de sa méditation de la Parole de Dieu. Je vous offre, en guise de cadeau de Noël, un petit passage extrêmement émouvant, où nous contemplons l’humanité suspendue à la réponse de Marie.
« Par son simple « oui », Marie se déclare servante du Seigneur.
« Qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38).
Bernard de Clairvaux, dans une homélie de l’Avent, a illustré de façon dramatique l’aspect émouvant de ce moment. Après l’échec des ancêtres, le monde entier est assombri, sous la domination de la mort. Maintenant Dieu cherche une nouvelle entrée dans le monde. Il frappe à la porte de Marie. Il a besoin de la liberté humaine. Il ne peut racheter l’homme, créé libre, sans un libre « oui » à sa volonté.
En créant la liberté, Dieu, d’une certaine manière, s’est rendu dépendant de l’homme. Son pouvoir est lié au « oui » non forcé d’une personne humaine. Ainsi Bernard montre comment, au moment de la demande à Marie, le ciel et la terre, pour ainsi dire, retiennent leur souffle. Dira-t-elle « oui » ? Elle tergiverse… Peut-être son humilité lui sera-t-elle un obstacle ? Pour cette unique occasion – lui dit Bernard – ne sois pas humble, mais magnanime ! Donne-nous ton « oui » !
C’est là le moment décisif où de ses lèvres, de son cœur, vient la réponse :
« Qu’il m’advienne selon ta parole. »
C’est le moment de l’obéissance libre, humble et en même temps magnanime, où se réalise la décision la plus haute de la liberté humaine.
Alors Merci Marie pour ton « oui ». Tu as eu l’audace des humbles, de ceux qui se savent aimés de Dieu, tu t’es abandonnée confiante à la volonté du Seigneur, et par toi nous est venu le Prince de la Paix, le Sauveur du monde.
Don Édouard, Curé